Le Président de la République et la Chancelière allemande ont présenté ce lundi 18 mai une initiative franco-allemande pour une réponse européenne à la crise du COVID-19. Les conséquences de cette crise seront longues et ce n’est que collectivement, en Européens, que nous pourrons y apporter une réponse efficace. L’Europe – c’est-à-dire nous tous – n’avons pas été à la hauteur au début de la crise, notamment lorsque les frontières intérieures ont été fermées de manière non-coordonnée. Mais il ne faut pas non plus passer sous silence des actions européenne inédites, dans leur rapidité comme dans leur ampleur, en termes de solidarité concrète (accueil de patients français dans des hôpitaux allemands, suisses, luxembourgeois et autrichiens, envoi de masques à l’Italie) et de soutien économique massif (BCE, Commission) aux travailleurs, aux emplois et aux entreprises. La réponse européenne que la France et l’Allemagne proposent s’appuie sur deux principes : la solidarité européenne entre ses membres et la souveraineté européenne à l’extérieur. Elle repose sur 4 piliers que nous proposons à nos partenaires : 1- Une priorité à l’Europe de la santé o Nous avons besoin de stocks communs de masques ou de tests, des capacités d’achat et de production communes ou coordonnées pour les traitements et les vaccins, de plans de prévention des épidémies, de méthodes communes pour recenser et identifier les cas. 2- Construire la solidarité par la création d’un Fonds de relance o La France et l’Allemagne soutiennent la création d’un fonds de relance au sein du cadre financier pluriannuel pour mettre en œuvre la solidarité européenne dans la réponse à la crise du covid-19. o Doté de 500 Md€ financés par de la dette émise par la Commission européenne, il permettra de financer des dépenses budgétaires prioritaires dans les pays et régions européennes les plus affectés. Il sera concentré sur les premières années du cadre financier pluriannuel 2021-2027. o En complément des plus de 500 Md€ de prêts agréés par l’Eurogroupe (BEI, MES, nouvel instrument de la Commission nommé « SURE »), ces 500 Md€ de subventions du fonds de relance permettront d’atteindre une réponse économique de plus 1 000 Md€ au niveau européen, auxquels s’ajoutent les mesures prises au niveau national. L’UE mobiliserait donc une palette complète d’instruments, en combinant des mesures de financements aux Etats et aux entreprises ainsi que des transferts à hauteur de 500 Md€ (soit près de la moitié du volume sur 7 ans du cadre financier pluriannuel – une hausse sans précédent) à destination des zones les plus touchées par la crise. |
3- Accélérer la transition écologique et la transition numérique
o Cette crise que nous traversons ne doit pas remettre en cause les priorités que l’Europe s’était données. La reconstruction à laquelle nous devons nous atteler doit au contraire être l’occasion d’accélérer la « transition verte », notamment par des engagements et conditions en matière de climat, d’environnement et de biodiversité.
4- Une Europe souveraine du point de vue économique
o Pour soutenir la reprise économique, la France et l’Allemagne défendent le renforcement de la souveraineté économique de l’UE, notamment en matière industrielle, ainsi que du marché intérieur.
o L’UE doit réduire sa dépendance à l’extérieur dans les secteurs stratégiques, que ce soit en matière de relocalisation des chaînes de valeur ou de contrôle des investissements dans les entreprises. Les règles en matière de concurrence doivent être modernisées pour soutenir cette stratégie industrielle de souveraineté.
o Le marché intérieur doit être approfondi et son fonctionnement sera amélioré par une convergence sociale accrue (salaire minimum).