Notre système de protection sociale, conçu pour couvrir tous nos risques (maladie, retraite, chômage) est en déficit chronique. Chaque année, la situation se dégrade : 11 milliards d’euros de déficit en 2023, 18 milliards en 2024 et une prévision à 23 milliards d’euros en 2025. Pour éviter d’alourdir la dette et faire peser les charges sur les générations futures, nous devons à présent arbitrer nos dépenses sociales, fragilisées par la baisse de la natalité, la hausse des maladies chroniques et le vieillissement de la population. Au-delà de son financement, c’est son organisation qui n’est plus adaptée.
L’Assurance maladie, pensée en 1945 pour répondre aux pathologies aiguës, peine aujourd’hui à répondre aux besoins croissants, liés aux maladies chroniques qui nécessitent une coordination renforcée entre les professionnels de santé. La prévention, pourtant essentielle pour limiter la demande de soins, a été trop longtemps négligée. Il est temps d’engager une réforme profonde, fondée sur les besoins réels de la population et sur une stratégie budgétaire pluriannuelle, pour anticiper, investir, fixer des priorités, responsabiliser les acteurs (soignants, élus, citoyens), et donner des moyens durables à la production de comportements favorables à la santé.
En parallèle, nous devons redéfinir notre politique familiale. L’enjeu est de permettre à chaque foyer d’accueillir les enfants qu’ils désirent dans de bonnes conditions. La France peine à combler l’écart entre son taux de fécondité (1,68 enfant par femme) et le nombre d’enfants souhaité (2,3 en moyenne). Cela passe par un meilleur soutien aux familles, une conciliation facilitée entre vie professionnelle et familiale et un renforcement des politiques de parentalité. C’est dans cet esprit que, lors de sa niche parlementaire, le groupe Démocrate a porté une proposition de loi visant à réorienter la politique familiale vers le premier enfant. Elle prévoit l’octroi d’une allocation familiale forfaitaire de 70 euros par mois, dès le premier enfant, afin de mieux accompagner les familles, dès le début de leur parcours parental.