Lors des Questions Au Gouvernement (QAG) ce mardi 29 octobre, j’ai interpellé la ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, Geneviève Darrieussecq, sur l’importance de mettre en œuvre une politique systémique de prévention en santé, alors que notre système de protection sociale peine à contenir l’augmentation des dépenses et ne parvient pas à améliorer significativement la santé de nos concitoyens.

 

Ma question à écouter ici : https://www.youtube.com/watch?v=6QuTVhisjnI

 

Pendant 70 ans, nous avons su mettre en place un système capable de produire des soins de qualité. Désormais, nous devons soutenir un système capable d’anticiper et de produire de la prévention ! 

 

L’examen du budget de la santé est un moment clé pour porter cette réforme structurelle. Depuis plusieurs années, le groupe Démocrate défend une mesure de santé publique visant à renforcer la qualité nutritionnelle de notre alimentation, l’un des facteurs de risque des pathologies chroniques. 

 

En effet, nos modes de vie et notre alimentation se sont transformés. Les produits sucrés et ultra-transformés représentent désormais environ 11% de notre panier alimentaire, contre 6% en 1960. En moyenne, nous consommons 35 kilos de sucre par an, contre 26 kilos en 1953.

 

Or, cette consommation excessive de sucre et d’aliments ultra-transformés n’est pas sans risque. Elle contribue au développement de l’obésité et favorise l’apparition de plusieurs maladies graves (insulinorésistance, diabète de type 2, maladies cardio-vasculaires, cancers, etc). 

 

Malgré cela, 20 à 30 % des Français consomment plus de 100 g de sucre par jour, soit deux fois plus que la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

 

Aujourd’hui, près d’un Français sur deux se trouve en situation de surpoids ou d’obésité. Mais les inégalités sociales sont frappantes : les enfants d’ouvriers sont, quant à eux, quatre fois plus touchés par l’obésité que les enfants de cadres.

 

La prévention en santé n’est donc pas qu’une question sanitaire, c’est aussi un combat pour l’égalité des chances. C’est pourquoi, en réalité, la mesure fiscale que nous défendons n’a pas un objectif de rendement budgétaire mais vise à préserver la santé de nos concitoyens, notamment des plus modestes, en incitant les industriels à diminuer les quantités de sucre contenues dans leurs produits. 

 

Deux précisions me paraissent utiles : 

 

_ En ciblant les « produits ultra-transformés », nous souhaitons écarter de cette mesure les produits artisanaux pour ne cibler que les produits industriels, dont la qualité nutritionnelle est moindre. Un travail de définition sera nécessaire, et nous comptons sur le Gouvernement pour proposer un dispositif juste et adapté. 

 

_ Cette mesure doit nécessairement s’accompagner d’actions de prévention en santé, qui ne s’inscrivent pas dans le cadre des débats budgétaires. Depuis plusieurs années, je défends une approche de la santé en fonction de ce qui la détermine (notre environnement, notre situation socio-économique,…), une politique publique qui cible ceux qui en ont le plus besoin et qui sont les plus éloignés de leur santé. 

 

Cette approche, nous devons l’avoir dès le plus jeune âge et tout au long de la vie, mettre en œuvre des actions de prévention sur nos lieux de vie (à l’école, au travail, dans les établissements de santé…) en favorisant  l’éducation à la santé (pour encourager l’activité physique, comme par exemple le recours au vélo ; une alimentation saine, promouvoir la santé environnementale, le bien-être physique et mental…). 

 

Je renouvelle mes remerciements à la ministre Geneviève Darrieussecq pour son soutien à cette mesure de santé publique concernant « le sucre qui, pris de manière excessive, est un poison ». Nous défendrons ces mesures contre les sodas et les plats ultra-transformés trop sucrés, cette semaine, lors de l’examen du budget de la santé.



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