Rencontre à l’occasion de la Convention de Chamonix créée en 2009, convention qui rassemble des acteurs clés de la santé en France pour favoriser le dialogue, l’innovation et la coopération, loin des tensions habituelles, afin de repenser un système de santé plus efficace et équitable.
Intervention à une table ronde – Prévention : dépenser aujourd’hui pour économiser demain ?
Conférences
Débats et échanges
Dîner-débat






CHAM 2025 – La santé, quoi qu’il en coûte ?
Septembre 2025
La prévention, c’est agir avant que la maladie n’arrive. Aujourd’hui, tout le monde en parle, mais les actions restent souvent dispersées et peu coordonnées. Pour que chaque euro dépensé ait un véritable impact sur la santé de tous, il faut changer cette approche.
Il existe deux types de prévention. La prévention proactive agit en amont, sur l’éducation, l’alimentation, le sport, le cadre de vie et même le marketing des produits alimentaires ou de l’alcool. La prévention réactive, elle, accompagne les personnes déjà suivies par le corps médical. Notre ambition est d’industrialiser la prévention, comme nous l’avons fait pour le soin, en mettant en place un système organisé, structuré, avec des objectifs clairs et des indicateurs pour mesurer les résultats.
Mais la prévention n’est pas l’affaire des seuls médecins. Elle nécessite l’engagement de tous : professionnels de santé, nouveaux métiers de prévention, entreprises et salariés, mutuelles, organismes payeurs, et bien sûr tous les acteurs qui influencent notre santé, comme l’éducation, le sport ou l’urbanisme. Dès le plus jeune âge, les enfants doivent pouvoir acquérir des compétences en santé et en bien-être, et cette attention doit se prolonger tout au long de la vie, au travail, dans les contrats de complémentaire santé, et jusqu’au suivi du vieillissement pour repérer les fragilités et agir en amont.
La prévention ne peut fonctionner sans financement stable et sur le long terme. Les mutuelles et complémentaires santé peuvent jouer un rôle majeur dans l’organisation et le financement de ces actions. Il s’agit de responsabiliser tous les acteurs, tout en préservant l’universalité de notre système d’Assurance maladie, afin que chacun puisse accéder aux soins et bénéficier de mesures préventives adaptées.
Le rôle du politique est essentiel. Il doit définir les priorités, donner les moyens et suivre les résultats. C’est pour cela que nous portons des propositions concrètes au Parlement, pour que la prévention soit inscrite dans la loi de financement de la sécurité sociale, qu’elle soit évaluée et ajustée régulièrement, et que chaque acteur sache exactement comment contribuer à une politique de santé efficace.
En résumé, la prévention n’est pas une dépense, c’est un investissement. C’est investir dans une société en meilleure santé, plus équitable et moins coûteuse à long terme. Pour réussir, il faut un effort collectif, des financements stables et un engagement politique clair.
Extrait de mon intervention – Cyrille Isaac-Sibille