Comme de nombreux pays d’Europe, la France envisage de rouvrir les écoles. En Allemagne, en Suisse, en Autriche, au Danemark, au Luxembourg, en Espagne, en Norvège, et au Royaume-Uni une application stricte des mesures barrière sera mise en place et permettra une réouverture partielle des établissements.
Le ministre de l’Education nationale a présenté mardi dernier des hypothèses de reprise progressive pour l’enseignement scolaire à partir du 11 mai. Il avait alors très clairement précisé que ces hypothèses de travail étaient conditionnées à la doctrine sanitaire établie sur la base des avis du CS et de la HASP.
Dans le contexte que nous traversons, la préoccupation première du ministre est d’assurer la protection en matière de santé des professeurs, des personnels de l’éducation nationale et d’offrir aux parents les garanties maximales pour leurs enfants, élèves de la maternelle à la terminale.
Les avis que viennent de rendre le CS et le HASP étaient attendus. Les recommandations détaillées dans ces notes seront suivies par le ministère dans l’élaboration des modalités de déconfinement de l’école qui va progressivement s’enclencher à partir du 11 mai.
Nous pouvons aisément comprendre comment une approche purement sanitaire de l’impact de l’épidémie de COVID 19 puisse induire une recommandation de confinement strict au long cours. Celle-ci, dans une perspective scolaire, aurait pu impliquer que les enfants restent éloignés de l’école au moins jusqu’à la rentrée de septembre. Cette hypothèse se devait d’être posée par les scientifiques. Elle nous rappelle qu’il nous faudra une attention et une vigilance sanitaire totale bien au-delà du 11 mai, et pour plusieurs mois encore.
Le Conseil scientifique reconnaît par ailleurs que d’autres enjeux existent pour les familles, pour les enfants et pour « la santé » de notre pays. Ces enjeux sociétaux ont un impact important. Ne pas les prendre en considération pourrait avoir des effets dommageables à plus ou moins long terme. A titre d’exemple, pour certains enfants, notamment ceux dont les familles ne sont pas en mesure d’assurer un accompagnement et un soutien de leurs apprentissages, l’éloignement trop long d’une pédagogie active à l’école pourrait accélérer un décrochage scolaire très difficile, voire impossible, à récupérer par la suite.
Le Conseil scientifique avance toute une série de recommandations sanitaires qui devront être mises en place avant que les écoles et les établissements scolaires puissent commencer à accueillir les enfants des familles désireuses de pouvoir les remettre dans une dynamique de scolarité plus normale.
L’ensemble de ces requêtes forme un « protocole sanitaire des écoles et des établissements scolaires ». Il sera strictement appliqué par les services de l’éducation nationale qui travaillent en partenariat et en dialogue avec les collectivités territoriales concernées.
L’avis est à retrouver en fin d’article.