Aujourd’hui, le sucre est omniprésent dans nos chariots (sodas, plats ultra-transformés tels que les rillettes, les purées et compotes en petits pots pour les bébés… !), il est difficile d’y échapper. 

Les Français consomment de plus en plus de produits et boissons contenant des sucres ajoutés, au-delà des recommandations nutritionnelles (un demi-verre de boisson sucrée par jour / 100 g de sucre maximum par jour). Les industriels jouent sur le fait que le sucre est addictif. 

Or, cette consommation au-delà des recommandations contribuent de façon importante au risque de maladies chroniques évitables : diabète de type 2, divers cancers, maladies cardiovasculaires, maladie du « foie gras » ou du « soda » (stéatose hépatique non alcoolique), surpoids et obésité. 

Un Français sur deux est en situation d’obésité. En 25 ans, la surcharge pondérale a été multipliée par quatre chez les jeunes. 

On estime que le coût social de la surcharge pondérale serait équivalent à celui de l’alcool ou du tabac, compris entre 102 et 106 milliards d’euros par an (Trésor). Les maladies chroniques = 80% des dépenses du système de santé 

ALERTE ⇒ les « Bébé Coca », ces enfants de moins de six ans aux dents de lait noires car rongées par le sucre à peine sorties des gencives à cause des boissons contenant du sucre (lait sucré par exemple). 

Cas des Outre mer ⇒ L’obésité est plus prégnante sur ces territoires d’Outre mer. Pendant longtemps, les produits vendus dans ces territoires contenaient davantage de sucres ajoutés que leurs équivalents vendus dans l’hexagone. La loi Lurel (2013) a mis fin à cette pratiques alimentaires mais d’après un rapport parlementaire de ma collègue Maud Petit (et Jean-Philippe Nilor), certaines marques continuent de proposer des produits aux teneurs en sucre différenciées. 

QUELLE(S) SOLUTION(S) ? 

Nous savons ô combien il est difficile de changer les comportements acquis dès le plus jeune âge, en témoignent nos (trop) nombreuses bonnes mais vaines résolutions que nous promettons individuellement chaque année. Actuellement, trois facteurs déterminent majoritairement notre santé : le tabac, l’alcool et le sucre. C’est pourquoi il nous faut changer les environnements, notamment grâce aux taxes, qui vont conduire les industriels à reformuler leurs produits pour maintenir un certain niveau de vente et encourager les Français à diminuer leurs consommations en produits sucrés. 

⇒ La taxe française existante 

Faibles taux d’accise + 16 paliers (trop petites marches pour que la taxe soit incitative).

Résultats depuis son application : 

  • Baisse de la consommation de moins d’un gramme de sucre par jour par personne ;
  • La formule de 90% des boissons sucrées examinées n’a pas variée. 

Cette taxe française n’est pas assez dissuasive, que ce soit pour les consommateurs ou les industriels. 

⇒ La taxe britannique, qui obtient de meilleurs résultats

Taux d’accise plus élevés + seulement 3 paliers = discontinuité brutale

Comparaison (arrondie)

Taux d’accise français(€ / hl de boisson )Taux d’accise britannique(€ /hl de boisson)
Moins de 5 kg / hl Entre 3 € et 5 €0
Entre 5 et 8 kg / hlEntre 5 et 10 €21 €
Au-delà de 8 kg / hlEntre 12 et 25 €28 €

En trois ans, le Royaume-Uni a réussi : 

  • À faire baisser les ventes des boissons sucrées = effet quatre fois supérieurs à celui de la taxe française.
  • A ce que les industriels reformulent 40% des boissons sucrées contenant plus de 5g de sucre par millilitre pour passer en-dessous du seuil des 5g et ne pas payer de taxe

⇒ L’OMS estime que la taxe soda est un outil efficace de lutte contre l’obésité. 

⇒ L’objectif de celle-ci est d’inciter les industriels à changer la formule de leurs boissons et produits ultra transformés en vue d’alléger la quantité de sucre afin d’éviter la taxe. 

POURQUOI PAS NOUS ?

Je sais que la consommation de boissons sucrées et de produits nocifs pour la santé  concerne davantage les foyers précaires et les plus jeunes. Ils n’ont pas de mauvaises intentions. 

Dans un climat inflationniste, une hausse de taxe peut paraître pénalisante envers ces ménages. 

MAIS comme nous le constatons, au Royaume-Uni, les industriels ont reformulé leurs produits afin de maintenir un certain niveau de vente de leurs produits et ne pas faire porter les conséquences de cette taxe aux consommateurs. Le principe de concurrence les obligera à changer leurs formules et vendre des produits de meilleure qualité. 

J’appelle les industriels, pour notre santé et pour la santé de nos enfants, à procéder à ces nouvelles formulations pour diminuer la quantité de sucre dans leurs produits. 

⇒ La hausse de la taxe sera de l’ordre de quelques centimes d’euros, en fonction des produits. 

Taxe actuelleTaxe nouvelle
Canette de 33,5 cl comprenant 35g de sucre0,05 €0,09 €

⇒ Hausse de 0,04 centimes sur une canette de coca. 

Cependant, l’objectif n’est pas de faire supporter ce poids aux consommateurs, mais aux industriels (pour qui la hausse sera beaucoup plus conséquente).

Vous proposez de taxer les ménages français plutôt que de vous attaquer à la racine du mal, les industriels. 

En parallèle, nous devons accroître le virage préventif et l’éducation à la santé, dès le plus jeune âge : 

  • Mettre en œuvre une politique globale de prévention en santé, capable de produire de bons comportements en santé : encourager l’activité physique, par exemple le recours au vélo ; une alimentation saine, promouvoir la santé environnementale, le bien-être physique et mental… 
  • Dès le plus jeune âge, permettre aux jeunes d’acquérir, à l’école et en dehors, les bons comportements en santé. 

En résumé, cette taxe s’applique aux industriels pour proposer aux français des produits de meilleure qualité.

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